lundi 7 mars 2016

Le Rouge-Jaune-Vert à l'honneur


Tic tac, le compte à rebours est enclenché. Conakry, la capitale de la Guinée a été désignée Capitale Mondiale du livre 2017. Citoyenne guinéenne, je ne peux que me réjouir de voir mon pays rayonner sur la scène internationale. A l'origine de cette belle initiative, se trouve un homme de Lettres. Sansy Kaba Diakité, Directeur général des Editions l'Harmattan Guinée, n'a ménagé aucun effort pour arriver à cette distinction. Depuis des années, il oeuvre pour le rayonnement de la culture guinéenne. Il est aussi l'initiateur de l'événement "Les 72 heures du livre à Conakry", qui en sont à leur 9ème édition.

L'Unesco attribue tous les ans depuis 2001, le titre de "Capitale mondiale du livre", à différentes capitales qui s'illustrent par leur volonté de promouvoir l'accès aux livres et à la lecture auprès de leurs concitoyens. Conakry est ainsi la 17ème ville au monde et la seconde en Afrique de l'Ouest (après le Nigéria), à jouir de cette nomination. Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO, déclare que : «les livres, l'apprentissage et la lecture sont essentiels à la vie. Le fort investissement de la Guinée dans la promotion des livres et de l'alphabétisation témoigne d'une vision claire de la culture et de l'éducation en tant que moteurs du développement». Conakry, Capitale Mondiale du livre, entrera en scène à l'occasion de la Journée Mondiale du livre. Celle-ci est prévue du 23 avril 2017 au 22 avril 2018.  

Ce sujet me touche personnellement car j'ai fait mes études primaires et secondaires à Conakry. Comme beaucoup, nous étions confrontés au manque flagrant de ressources pédagogiques. Fort heureusement, notre détermination à réussir à été la plus forte. Mes études universitaires en France m'ont permis de découvrir pour la 1ère fois, une bibliothèque. Je  me souviens encore de l'émotion ressentie en accédant à tous ces livres. J'avais le savoir à portée de main! J'y passais des heures à lire comme pour rattraper le temps perdu.

 


Quels enjeux, pour quels résultats?
Comme bon nombre de "pays en voie de développement", la Guinée enregistre un faible niveau d'alphabétisation. Entre 2008 et 2012, celui-ci était de 37.6% pour les jeunes hommes de 15-24 ans contre 21.8% pour les jeunes femmes, source UNICEF. Que dire alors de l'accès aux livres? Son industrie est encore modeste et très peu de maisons d'éditions existent. Au delà de la promotion du livre, c'est toute la question de l'éducation qui devrait être soutenue. L'occasion est ainsi donnée à la Guinée et à ses politiques de bâtir une vraie politique de l'éducation basée entre autres, sur l'accès à la culture, à la littérature dans des lieux autre que l'école. Aussi, un tel événement aura le mérite d'offrir une belle vitrine à la Guinée. 

Reconnaître et encourager les efforts des pays qui œuvrent pour l'instruction de leur population est à saluer. Pour emprunter à Nelson Mandela, sa célèbre formule: «l'éducation est l'arme la plus puissante qui puisse être utilisée pour changer le monde». D'ores et déjà, la Guinée s'apprête à célébrer et à faire rayonner la culture. Divers événements et activités culturelles vont ponctuer les prochains mois. En attendant 2017, un site internet et une page Facebook ont été créés pour promouvoir l'année de la lecture et la culture. En marge de cet événement, se tient également du 23 au 25 avril 2016, Les 72 heures du livre à Conakry. Autant d'initiatives, qui donnent un autre visage de l'Afrique émergente ! 


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