jeudi 31 mars 2016

Les enfants ne sont pas des marchandises

Halte au tourisme sexuel

J'ai été choquée par les images du touriste québécois embrassant des fillettes de trois ans à Cuba. Il se revendiquait être leur ami. Choquée et indignée par la passivité du père devant de tels actes sur ses enfants. La pauvreté peut-elle expliquer qu'on jette son enfant en pâture ou le vende au plus offrant? Je réponds par la négative. Certains diront que je suis idéaliste. La nature des choses voudrait qu'un parent soit protecteur, aimant, avenant et veille au bien-être de ces enfants. Aussi, comment qualifier ce genre de comportement déviant qui prend de l'ampleur?

Le tourisme sexuel est considéré comme étant le "troisième commerce illégal après les armes et la drogue". Plusieurs pays sont reconnus comme des lieux de prédilection des prédateurs sexuels. La Thaïlande et le Cambodge arrivent en tête de ce bien triste classement. Le Brésil, Cuba, la République dominicaine, la Russie, l'Ukraine, Madagascar ne sont pas en reste. Le tourisme sexuel des enfants est simplement odieux et inhumain. 

Quelles solutions sont mises en place pour endiguer ces pratiques dégradantes? J'ai été soulagée d'apprendre qu'au Québec, un touriste sexuel pris en flagrant délit d'actes ignobles, peut être traduit en justice à son retour au Canada (Cf. la modification apportée au Code criminel en Mai 1997. Désormais la compétence des tribunaux Canadiens est étendue aux actes d'exploitations sexuelles commis sur des enfants en dehors du pays.) Pour cela, un avocat Montréalais expliquait qu'il fallait prendre une photo du délit et en faire part aux autorités à son retour. Bien qu'insuffisant, cela peut s'avérer dissuasif pour ces personnes aux pratiques sexuelles déviantes.

Toutefois, une réponse collective est à rechercher pour endiguer la pauvreté. Facteur principal de ce trafic humain. La piste de la castration peut-être une réponse aux pratiques sexuelles déviantes. Elle offre l'avantage de modifier le comportement hormonal et le désir sexuel. Cette solution pourrait s'appliquer aux prédateurs connus de la justice.

Conséquences sur la santé : outre le traumatisme psychologique, ces enfants sont exposés à des maladies sexuellement transmissibles. Ils sont affectés à vie par ces traitements inhumains et dégradants.


Don d'organes, Don de vie



Je parle d'un sujet qui me tient à cœur et pour lequel je n'ai de cesse de communiquer. Le don d'organes. Pourquoi, diriez-vous? Tout simplement parce que la vie est un beau présent. Et parce que nous avons tous droit à une seconde chance.

Nous avons été émus par la petite Elissa, en attente d'une greffe cardiaque. L'élan de solidarité suscité témoigne de la générosité des Québécois vis à vis du don d'organes. Elissa a reçu son nouveau cœur. Son donneur lui offre une chance inouïe de vivre sa vie d'enfant. Malheureusement encore trop de personnes n'ont pas cette chance... 

Le don d'organes en chiffres

Selon Transplant Québec, 9 personnes sur 10 se disent favorables au don d'organes mais seulement 1 personne sur 2 en a parlé à ses proches. En 2015, 856 personnes étaient en attente d'un don d'organes  pour 172 donneurs. C'est peu vous en conviendrez. 

Une histoire m'a été récemment relatée. Celle d'une femme dont le mari venait de rendre l'âme à l'hôpital. Cette dame qui entamait à peine son deuil a dû faire face à la question du don d'organes. Sa réponse fut Non! A sa place, comment auriez-vous réagi? Se consoler de la perte d'un être cher ou parler du don d'organes? La méconnaissance de la volonté de nos proches peut engendrer des refus comme ce fut le cas ici.

Dans une toute autre tonalité, Daan Myngheer, espoir du cyclisme belge, décédé le 28 mars dernier, avait fait part de sa volonté de donner ses organes. Son équipe a rapporté qu'il a ainsi pu sauver trois vies.

En parler quand tout va bien !

C'est vrai, le don d'organes n'est pas sexy. C'est un sujet anxiogène et en parler nous projette dans une réalité "refoulée", celle de la mort. Cependant, voir des personnes revivre à nouveau, offrir une seconde chance de vie à tous les patients en attente, est magique. Pour moi, le don d'organes est un geste altruiste qui place l'humanité au dessus de tout. Il y a quelques années, ma famille a été confrontée à ce sujet. C'est vous dire l'impuissance qu'on ressent lorsqu'on voit un des nôtres s'éteindre à petit feu dans l'attente d'un organe salvateur... Hélas, la vie est parfois injuste et cruelle. 

Sous l'égide de Transplant Québec sera organisée du 17 au 24 avril, la semaine nationale de réflexion sur le don d'organes et de tissus. Diverses activités sont mises en place pour favoriser le dialogue. De même, le 17 octobre est la journée mondiale du don d'organes décrétée par l'OMS et célébrée dans de nombreux pays. Autant d'occasions à saisir pour exprimer notre volonté quelle qu'elle soit.

L'objet de mon billet est de susciter la réflexion autour de cette cause. 

Que faire pour devenir donneur?

Trois moyens sont mis à disposition pour officialiser sa décision :
  • S'inscrire au Registre des consentements au don d'organes et de tissus de la Régie de la RAMQ (Régie de l'assurance maladie du Québec)
  • Signer l'autocollant et le coller au dos de sa carte d'assurance maladie
  • Faire inscrire sa décision dans le Registre des consentements au don d'organes et de tissus de la chambre des notaires du Québec
En tout temps, vous pouvez vous désinscrire du registre des consentements au don d'organes. La démarche est simple : demandez le formulaire de révocation auprès de la RAMQ.

Pour ou contre le don d'organes, il est important d'en parler à ses proches. Ils pourront transmettre votre volonté et prendre une décision éclairée en cas de nécessité. 


Don d'organes, en parler, c'est agir !


Pour en savoir plus sur le don d'organes : Transplant Québec
Pour s'investir auprès d'une association
Consulter la Foire aux questions

lundi 7 mars 2016

Le Rouge-Jaune-Vert à l'honneur


Tic tac, le compte à rebours est enclenché. Conakry, la capitale de la Guinée a été désignée Capitale Mondiale du livre 2017. Citoyenne guinéenne, je ne peux que me réjouir de voir mon pays rayonner sur la scène internationale. A l'origine de cette belle initiative, se trouve un homme de Lettres. Sansy Kaba Diakité, Directeur général des Editions l'Harmattan Guinée, n'a ménagé aucun effort pour arriver à cette distinction. Depuis des années, il oeuvre pour le rayonnement de la culture guinéenne. Il est aussi l'initiateur de l'événement "Les 72 heures du livre à Conakry", qui en sont à leur 9ème édition.

L'Unesco attribue tous les ans depuis 2001, le titre de "Capitale mondiale du livre", à différentes capitales qui s'illustrent par leur volonté de promouvoir l'accès aux livres et à la lecture auprès de leurs concitoyens. Conakry est ainsi la 17ème ville au monde et la seconde en Afrique de l'Ouest (après le Nigéria), à jouir de cette nomination. Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO, déclare que : «les livres, l'apprentissage et la lecture sont essentiels à la vie. Le fort investissement de la Guinée dans la promotion des livres et de l'alphabétisation témoigne d'une vision claire de la culture et de l'éducation en tant que moteurs du développement». Conakry, Capitale Mondiale du livre, entrera en scène à l'occasion de la Journée Mondiale du livre. Celle-ci est prévue du 23 avril 2017 au 22 avril 2018.  

Ce sujet me touche personnellement car j'ai fait mes études primaires et secondaires à Conakry. Comme beaucoup, nous étions confrontés au manque flagrant de ressources pédagogiques. Fort heureusement, notre détermination à réussir à été la plus forte. Mes études universitaires en France m'ont permis de découvrir pour la 1ère fois, une bibliothèque. Je  me souviens encore de l'émotion ressentie en accédant à tous ces livres. J'avais le savoir à portée de main! J'y passais des heures à lire comme pour rattraper le temps perdu.

 


Quels enjeux, pour quels résultats?
Comme bon nombre de "pays en voie de développement", la Guinée enregistre un faible niveau d'alphabétisation. Entre 2008 et 2012, celui-ci était de 37.6% pour les jeunes hommes de 15-24 ans contre 21.8% pour les jeunes femmes, source UNICEF. Que dire alors de l'accès aux livres? Son industrie est encore modeste et très peu de maisons d'éditions existent. Au delà de la promotion du livre, c'est toute la question de l'éducation qui devrait être soutenue. L'occasion est ainsi donnée à la Guinée et à ses politiques de bâtir une vraie politique de l'éducation basée entre autres, sur l'accès à la culture, à la littérature dans des lieux autre que l'école. Aussi, un tel événement aura le mérite d'offrir une belle vitrine à la Guinée. 

Reconnaître et encourager les efforts des pays qui œuvrent pour l'instruction de leur population est à saluer. Pour emprunter à Nelson Mandela, sa célèbre formule: «l'éducation est l'arme la plus puissante qui puisse être utilisée pour changer le monde». D'ores et déjà, la Guinée s'apprête à célébrer et à faire rayonner la culture. Divers événements et activités culturelles vont ponctuer les prochains mois. En attendant 2017, un site internet et une page Facebook ont été créés pour promouvoir l'année de la lecture et la culture. En marge de cet événement, se tient également du 23 au 25 avril 2016, Les 72 heures du livre à Conakry. Autant d'initiatives, qui donnent un autre visage de l'Afrique émergente ! 


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